Programme 2025 - Saison 16
Participation gratuite et sur inscription :
envoyez-nous un e-mail avec vos nom et prénom et la date du séminaire.
Lieu :
ULB - Institut de Sociologie (bâtiment S du campus Solbosch)
Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles
Voir plan d'accès.
Organisation et contact :
Valéry MUCO / 02 650 67 01
Responsables scientifiques :
Sylvie CARBONNELLE & Pierre LANNOY
Le jeudi 3 avril, le CDCS accueille Natalie RIGAUX qui présentera « Le soin comme expérience et comme enquête. Une ethnographie des soins donnés et reçus au domicile de personnes « démentes ».
Résumé
Au départ d’observations ethnographiques menées pendant 7 années en Wallonie et à Bruxelles, Natalie Rigaux explorera comment le concept d’expérience tel que proposé par J. Dewey permet de déplacer un certain nombre de façons de penser le soin des personnes « démentes » : par exemple, en passant de la question de leur autonomie à celle de leur agentivité, en proposant une visée morale forte pour elles, pas seulement pour les personnes qui en prennent soin, jusqu’au terme de la maladie, en imaginant un processus d’enquête en situation avec les personnes concernées lorsqu’il y a incertitude quant à ce qu’il y a lieu de faire plutôt qu’une prise de décision à distance du soin,… Ces quelques déplacements seront ancrés dans des récits ethnographiques.
Natalie RIGAUX est docteure en santé publique et professeure de sociologie à l'Université de Namur (Belgique).
Elle est membre de la plate-forme Groupe de recherche Interdisciplinaire sur les Vieillissements (GRIVES).
Elle a consacré l'essentiel de ses recherches jusqu'ici aux questions morales et politiques que soulèvent les soins aux personnes "démentes".
Jeudi 20 mars 2025 :
"VIH et vieillir minoritaire en Belgique. Entre discriminations, autonomie et négociations "
présenté par Ioannis KOLIOPANOS, Ph.D.
Résumé
« A mon âge, je peux le dire! ». Vieillir avec le VIH en Belgique, une double discrimination?
Yagos Koliopanos, docteur en sociologie, et assistant de recherche à l’Observatoire du sida et des sexualités (ULB), s’intéresse à l’imbrication des rapports sociaux d’âge, de genre, de classe et de race dans la construction des stigmates socio-sexuels et socio-corporels. Ses travaux s’ancrent dans des études de cas précises, notamment celles de l’écrivaine Grisélidis Réal et des travailleuses du sexe en Grèce, et s’étendent à des questions contemporaines autour du VIH et du vieillissement.
À partir d'une enquête qualitative par entretiens et observations menée en 2024 auprès de personnes vivant avec le VIH en Belgique et ayant plus de 50 ans, Koliopanos s’est penché sur l’intersection des catégories épidémiologiques — hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), travailleuses du sexe (TDS), usagers de drogues injectables (UDI), personnes issues de la migration subsaharienne — avec différents rapports sociaux (genre, race, classe, sexualité), l’âge et le statut sérologique. Les résultats révèlent une grande diversité de trajectoires, marquées par des inégalités notables entre les individus intégrés dans des réseaux communautaires et ceux en marge de ces réseaux. Ces derniers sont notamment confrontés à un isolement social et à des difficultés liées au dévoilement de leur séropositivité.
Plus généralement, dans un contexte où le vieillissement de la population s’accélère, où le VIH est désormais largement requalifié en tant que maladie chronique, et où les discriminations liées à l’âge ainsi que les représentations du paradigme de « vieillissement réussi » occupent une place croissante dans les discours médiatiques, politiques et scientifiques, la notion, toujours actuelle, de « normalisation paradoxale du sida » nous exhorte à revisiter les problématiques du vieillir minoritaire.
Ainsi, il est légitime de se demander en quoi la discrimination des personnes séropositives et l’âgisme peuvent éclairer le concept même de minorité, en soulignant les dynamiques d’inutilité et d’invisibilité qui sous-tendent la construction sociale des groupes marginalisés. Bien que distinctes dans leurs manifestations, ces deux formes de discrimination révèlent un mécanisme commun : la relégation d’individus à des positions perçues comme secondaires ou insignifiantes dans l’espace social.
Jeudi 20 février 2025, séminaire sur l'art-thérapie en milieu gériatrique :
"Entrer dans le monde de patients gériatriques par l'activité de lecture à voix haute.
Un espace de rencontre créatrice "
À partir du film documentaire « Il pleut des anges »
de Caroline GIRARD (2021, 52 min.)
Prix Regard Social - Festival Traces de Vie 2022
Résumé
Le film «Il pleut des anges» suit une comédienne-liseuse (Laure Sirieix) qui accompagne les patients d'un hôpital français atteints de dégénérescence cérébrale dans la lecture de livres illustrés.
Ils forment une bande de patients, isolés du monde derrière les murs clos de l’hôpital.
La littérature est une clé pour pénétrer l’enceinte de leur forteresse expressive et construire avec eux une ballade existentielle hors normes.
Caroline Girard dirige la compagnie La Liseuse. Elle explore différents langages, celui de la lecture à voix haute, matière principale de son activité et aussi, par goût du risque et de la variété, celui du jeu, de la mise en scène, de l’écriture et du documentaire.
Elle mène depuis plus de 15 ans des actions culturelles auprès des patients et des soignants des hôpitaux de l’AP-HP et a réalisé ce documentaire dans un service de psychiatrie gériatrique durant 3 années de rendez-vous mensuels.
Présentation : Violaine LISON, licenciée en philologie romane,
enseignante passionnée des lettres et de l'art,
écrivaine et metteuse en scène
Avec la participation de : Émilie GARCIA-GUILLEN, post-doctorante en sociologie,
professeure en gestion culturelle, Metices, ULB
Résumé
Pour son premier séminaire de 2025, le CDCS a accueilli le 16 janvier Catherine BONVALET et Jordan PINEL qui ont présenté "Vieillir à proximité ou à distance de la famille. Analyse des configurations familiales au cours de la retraite ".
C. BONVALET et J. PINEL s'appuient sur une analyse de 119 entretiens biographiques, réalisés en 2022 auprès de personnes âgées nées entre 1935 et 1959 et vivant en France.
Cette communication, tirée de l'Étude Longitudinale sur le vieillissement et les inégalités sociales - ELVIS réalisée en France, propose une réflexion sur l’espace dans lequel la famille se déploie, en analysant les modes d’organisation familiale des personnes âgées selon la distance géographique, d’en suivre la genèse et d’en saisir la dynamique.
Il en résulte une typologie des configurations familiales au cours de la vieillesse, qui permet de penser la pluralité des organisations familiales, parfois analysées indépendamment dans la littérature.
Si la famille-entourage (relations d’affinité et d’entraide fortes et proximité géographique) reste le mode de fonctionnement familial le plus fréquent, les situations de cohabitation intergénérationnelles ou d’isolement ne sont pas négligeables.
Ces modèles familiaux identifiés ne sont pas immuables et évoluent au gré des évènements familiaux. Le moment de la retraite apparaît en particulier comme une étape importante dans l’agencement des relations avec les proches.
Par ailleurs, avec l’âge, faire famille à distance peut devenir un obstacle selon l’état de santé et les besoins de mobilité quotidienne.
Pour de plus amples informations, vous pouvez télécharger l'article scientifique ci-dessous :
Dans le prolongement de l'étude ELVIS, un colloque sera organisé les 12 et 13 juin prochains au Campus Condorcet d'Aubervilliers à Paris en France.